01 – Chronologie du train d’atterrissage et de l’aviation (1876 à 1908)

Cette chronologie a été établie d’après les éléments en notre possession, nous remercions à l’avance toute personne pouvant compléter, corriger les renseignements ci-dessous.
Sources documentaires : Les chiffres entre parenthèses indiqués à la fin des descriptions représentent les sources documentaires utilisées (voir dernières pages).

– 18/02/1876 : Brevet de Alphonse Pénaud (F – Brest 1850 – Paris 1880) et de Gauchot (F) n° 111 574 sur un aéroplane comportant un train d’atterrissage escamotable en vol mécaniquement, et patin de queue.

1-01 – Schéma du brevet Pénaud-Gauchot
1-02 – Alphonse Pénaud
1-03 – Plan 3 vues de son aéroplane

Pénaud fut un précurseur de l’aviation en prévoyant le manche à balai, l’aile en flèche, comprit l’importance de l’angle d’attaque. Il prit un brevet en 1876 sur un appareil volant à hélice, dont les caractéristiques étaient voisines de celles des premiers avions qui réussirent à voler. Il chercha en vain de l’aide pour la réalisation de ses projets et se donna la mort. (18) (38) (44) (85)

– 1877 : Création de l’Établissement central de l’aérostation militaire de Chalais Meudon, qui dépend du Génie. La direction en est confiée au capitaine Charles Renard, ingénieur et aéronaute (F – 1847-1905) (81) (85)

– 9/10/1890 : Clément Ader (F- Muret 2/04/1841 – Toulouse 2/05/1925) sur l’Eole 1 réussit, en privé, le premier “vol piloté” d’un plus lourd que l’air volant par la seule force d’un moteur. A Gretz-Armainvilliers (Seine et Marne), dans le parc du château, sur une piste de 200 mètres, il s’élève de quelques centimètres, et se repose 50 mètres plus loin devant quelques témoins, sur les trois roues de son appareil qui en comporte quatre disposées en losange, fixées sur le châssis. La voilure est inspirée des ailes de la chauve-souris. La roue avant ne sert qu’à protéger l’hélice en cas de capotage. On ne peut pas encore parler de train d’atterrissage.
Il ne fera état de cette première réussite, sous sa propre signature, que 17 ans plus tard en 1907.

1-04 – Illustration du décollage d’Eole
1-05 – par Clément Ader

. Caractéristiques : monoplan à aile souple en forme de chauve-souris, envergure 14 m, longueur 6,5 m, hauteur 3,5 m, surface 29 m2, masse maxi 296 kg, moteur à vapeur 4 cylindres 20 ch, entraînant une hélice quadripale de 2,6 m en barbes de bambou. (18) (20) (26) (38) (44) (47) (48) (53) (85)
– 14/10/1897 : sur son “Avion III” Ader réalise sur une piste circulaire de 450 m de diamètre, devant une commission militaire à Satory, près de Versailles, un vol de 300 m par vent de travers, et détériore son appareil. Après réparation l’avion III ne revole plus et est exposé au Musée du Conservatoire National des Arts et Métiers depuis 1902 dans l’escalier d’honneur.

1-06 – Dessin du brevet de Clément Ader

. Caractéristiques : monoplan bimoteur, envergure 16 m, surface voilure 46 m2, masse à vide 258 kg, masse maxi 400 kg, 2 moteurs à vapeur, chauffés par l’alcool, 2 cylindres de 20 ch. chacun à double effet en tandem du système Woolf, entraînant 2 hélices contrarotatives de 3 m. (26) (53) (85)

1-07 – L’Avion III exposé au Musée du CNAM à Paris

– 18/08/1903 : Un allemand, Karl Iatho originaire de Hanovre, effectue devant 4 témoins, un vol de 18 m sur un cerf-volant motorisé, muni de 4 roues sur un châssis, d’une hélice et d’un moteur arrière. Il construit 14 exemplaires de son appareil, exécute des vols jusqu’en 1907 devant des milliers de spectateurs, mais n’en tire aucun bénéfice. Sans soutien financier et sans commandes militaires celui-ci abandonne son oeuvre.

– 17/12/1903 : Premier vol photographié d’un avion à moteur, le “Flyer 3”, pendant 12 secondes, puis de 59 secondes sur 284 m.
Piloté à tour de rôle par Wilbur Wright (USA – Millville Indiana 16/04/1867 – Dayton Ohio 30/05/1912)

1-08 – Wilbur Wright
1-09 – Orville Wright

et Orville Wright (Dayton 19/08/1871 – Dayton 30/01/1948), à Kitty Hawk (USA – Caroline du Nord – USA),
ils réussissent ce vol d’environ 1 minute à la 4ème tentative. Cet exploit fait suite à plus d’un millier de vols d’essais, depuis 1900, d’un planeur pour chercher la meilleure configuration de la voilure, et de la commande de gauchissement qu’ils inventent (mais se sont servis des écrits et brevet de Louis Mouillard déposé le 24/09/1892 et accordé le 18/05/1897). (85)
Une prouesse qui contredit les conclusions d’un congrès scientifique de mathématique de 1902 qui soutenait qu’il était impossible de faire voler un appareil plus lourd que l’air ! Le décollage s’effectue par un vent constant de 35 km/h qui compense le manque de puissance du moteur.

1-10 – Lancement du Flyer par la catapulte
1-11- Le Flyer sur son rail

L’avion est posé sur un chariot et propulsé au décollage sur des rails par une catapulte, mais une fois revenu au sol, il n’a plus la possibilité de redécoller par ses propres moyens, il faut utiliser un véhicule pour le ramener sur ses rails, car il ne peut pas rouler sur le sable de la plage. Ce procédé interdit tout voyage aérien. Le pilote, allongé dans un harnais, active les commandes de vol par un mouvement du corps. Le pilotage est néanmoins délicat, et les répliques de l’avion, construites d’après les plans de l’époque pour le centenaire, n’ont toujours pas réussi à voler (au 1/01/2004).

1-12 – Vol des frères Wright sur le Flyer 3

. Caractéristiques : biplan de 48 m2, envergure 12,3 m, longueur 6,4 m, hauteur 2,4 m, moteur 4 cylindres
16 ch. entraînant 2 hélices propulsives situées à l’arrière tournant en sens inverse, par l’intermédiaire de chaînes de bicyclettes, masse totale : 274 kg, 335 kg avec le pilote. . (18) (26) (50) (68) (85)

– 1904 : Le capitaine d’artillerie Ferdinand Ferber (1862 – Boulogne/Mer 22/09/1909) polytechnicien, prend la direction des laboratoires d’aéronautique de l’établissement de Chalais-Meudon. Grâce à Charles Renard et Ferdinand Ferber, cet établissement devient le premier centre d’essais de cellules et de moteurs d’aviation au monde. (81)

– Dès 1905, les frères Wright sur le “Flyer” volent pendant 30 minutes sur une distance de 40 km, mais ces performances restent “secrètes” dans l’espoir d’une exploitation militaire par leurs auteurs. (18) (26) (50) (68)

1-13 – Un des frères Wright en vol

– 3/03/1906 : Trajan Vuia, hongrois vivant à Paris, et docteur en droit de l’université de Budapest, qui construisait des appareils depuis 1903, réussit à décoller brièvement , avec un avion propulsé par un moteur de 25 ch., modifié à partir d’un moteur à vapeur Serpollet, pour marcher au gaz carbonique. Il renouvela ses vols le 12 et 19/08/1906, et sa plus grande distance parcourue était de 12 m à quelques centimètres d’altitude ! Son avion avait des ailes repliables vers l’arrière pour le transport et pas de stabilisateur horizontal, ce qui le rendait incontrôlable. Pour son deuxième appareil, il monta un moteur Antoinette à essence, y ajouta un plan stabilisateur à l’arrière, mais l’appareil resta incontrôlable, et se retournera dès le décollage. (85)

– 13/9/1906 : Premier vol homologué à Paris, officiellement contrôlé par la Fédération Aéronautique Internationale, sur les pelouses de Bagatelle, de Alberto Santos-Dumont (Brésil – Cabangu Palmyra 20/07/1873 – Sao Paulo 23/07/1932) sur un biplan Voisin du type “canard” n°14 bis de 12 m de long, à moteur arrière de 24 ch. puis de 50 ch., d’une voilure de 52 m2, équipé d’un train d’atterrissage à 2 roues, d’une masse de 300 kg. Il s’élève de 50 cm sur une distance de 4 à 7 m.

1-14 – Le biplan Voisin- « 14bis » à Bagatelle
piloté par 1-15- Santos Dumont

– 23/10/1906 : Il recommence ses essais et vole à 2 m de hauteur sur une distance de 60 m. Le vol a duré 7 secondes. Il gagne ainsi le prix de l’Aéro-club décerné à l’homme qui volerait plus de 25 m. (85)

– 12/11/1906 : Santos-Dumont parcourt cette fois 220 m à 6 m de hauteur en 21 sec 1/5. Le premier record de vitesse homologué est ainsi établi à 41,29 km/h. A noter que le pilotage s’effectue debout ! Il remporte ainsi le Prix Archdéacon. (18) (20) (27) (29) (44) (50) (58) (68) (85)

– 13/11/1907 : Premier vol libre, d’une durée de 20 secondes à 30 cm du sol, d’un hélicoptère, par Paul Cornu (F – 15/06/1881 – 6/06/1944) à Lisieux. L’appareil repose sur un châssis à 4 roues, supportant les mâts des 2 rotors contrarotatifs en tandem de 6 m de diamètre, propulsés par un moteur Antoinette de 24 ch. (18) (49) (50)

1-16 – Paul Cornu sur son hélicoptère
1-17 – Dessin de l’appareil

En savoir plus sur cet exploit de Paul Cornu

– 10/10/1907 ou  16/11/1907 ? : Robert Esnault Pelterie (F – Paris 8/11/1881 – Nice 6/12/1957) construit le premier monoplan à moteur, le REP, qu’il pilote grâce à un manche à balai, orientable dans les quatre directions, de son invention (1906). Il parcourt 600 m en 55 secondes.

1-18 – Le REP 1
1-19 – Robert Esnault Pelterie

. Cet avion est équipé de 2 roues en tandem, et de roues en bout d’ailes. La roue avant principale possède une suspension oléopneumatique, certainement la première application mondiale (brevetée), et est pourvue d’un frein hydropneumatique. (20) (27) (34) (47) (85)

– 13/01/1908 : Premier vol, officiellement contrôlé par les commissaires de l’Aéro-Club de France, sur
1 kilomètre en circuit fermé à Issy les Moulineaux, en 1 min. 28 s, par Henry Farman (F – Paris 26/05/1874 – Paris 17/07/1958) sur un biplan baptisé “Henry Farman n°1” construit par l’atelier des frères Voisin. Le pilote est devant le moteur Antoinette et l’hélice propulsive à l’arrière,.disposition commune à l’époque, mais très dangereuse en cas d’accident, le moteur venant écraser le pilote.

1-20 – 1er kilomètre en circuit fermé à Issy-les-Moulineaux
1-21 – Henry Farman
1-22 – de gauche à droite : Gabriel Voisin – Henry Farman – Le Comte de la Vaulx

Cet exploit donne une impulsion immédiate aux entreprises d’aviation. Deux jours plus tard est créée la Chambre Syndicale des Industries d’Aviation (CSIA). Henry Farman est reçu à l’Académie des Sciences fin janvier et est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en même temps que les frères Gabriel et Charles Voisin. Le 29/05/1908 Farman réalise le 1er vol avec un passager, Ernest Archdeacon, et le 6/07/1908 il gagne le prix Armengaud de 10 000 F pour la 1ère machine qui resterait dans « l’atmosphère française » sans toucher le sol. (85)
Le 30/10/1908 Farman établit la première liaison de ville à ville entre Bouy (Châlons sur Marne) et Reims, soit environ 25 kilomètres en 20 minutes. (18) (50) (68)

suite

Établi par GLEMAREC M. – le 18/03/2006, mise à jour le 13/11/2010

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