Cette chronologie a été établie d’après les éléments en notre possession, nous remercions à l’avance toute personne pouvant compléter ou corriger les renseignements ci-dessous
Sources documentaires : Les chiffres entre parenthèses indiqués à la fin des événements représentent les sources documentaires utilisées. (voir page Annexes)

George Messier
George Messier

Années 1920 : George Messier “Ingénieur Constructeur”, se consacre à l’étude des dispositifs oléopneumatiques pour l’absorption des chocs et commence à déposer ses premiers brevets. La première voiture équipée d’une suspension Messier serait une Peugeot 201 en 1919. La société “Messier Automobiles” est créée au 29 avenue Léon Gambetta – Montrouge – Seine – Tél. SEGur 07-52 – VAUgirard 07-52. (1) (23) (24) (38)
George Messier détient également les 2/3 de la société SEAP = Société d’Etudes et d’Applications Pneumatiques. Cette société reçoit toutes les redevances de la suspension pneumatique. (50)

01/08/1923 : Changement de raison sociale : “Société Anonyme de Construction Mécanique de la Seine” – CMS – 29 avenue Léon Gambetta – Montrouge – Seine – Tél. SEGur 07-52 – R.C.Seine 209-684 –
Fabrication des “Messier sans ressorts” à suspension intégralement oléopneumatique (150 exemplaires livrés) qui participent avec succès à des compétitions automobiles, dans une usine de 500 m2. La vente étant assurée par la Société Commerciale des Automobiles Messier. (2) (12) (15) (38) (50)

1925 : George Messier et René Lucien décident de travailler ensemble. (14)

1927 : Début des études et réalisations sur les amortisseurs pour avions et les trains d’atterrissage.
Cette date marque le démarrage effectif des activités aéronautiques de ce qui deviendra la SFMA et Messier par la suite. (13) (14) (26)

1927 : Création de la société E. Magnaghi & Co (Italie), qui à la fin des années 1940 dispose de deux sites, l’un à Milan et l’autre à Naples.

1928 : Création du Ministère de l’Air (53)

27/06/1928 : Création officielle de la “Société Française des Matériels d’Aviation” = SFMA
29 avenue Léon Gambetta, Montrouge – Tél. VAUgirard 07-52 et ALEsia 12-83 – R.C.Seine.
Le capital de 800 000 F est souscrit par les huit associés fondateurs : Henri Farman, Hubert Ehrhard,
René Lucien Lévy, Emile Lévy, Pierre Lévy, Lucien Noyon, Louis Messier, George Messier.
Les six premiers administrateurs sont : Emile Lévy, René Lucien Lévy, Louis Messier, Lucien Noyon, Hubert Erhrhard et George Messier.
Le premier commissaire aux comptes est Fernand Jaulin, comptable.
Le Directeur général est George Messier, René Lucien Lévy est co-administrateur délégué.
La SFMA est tout d’abord hébergée par la CMS moyennant un forfait mensuel correspondant à ses frais généraux, la CMS en assure les fabrications. (12) (13) (24) (25) (26) (39) (50)

1929 : La SFMA équipe en série les avions français en suspension oléopneumatique et en freinage. Le domaine des véhicules automobiles est du ressort du département “Auto-Industrie”. Le chiffre d’affaires pour l’exercice 1928-1929 (18 mois) est de 1,8 MF.(13) (50)

1929 : George Messier décide de provoquer la création d’une société suisse dans le but initial de gérer les brevets et redevances Messier, de commercialiser les produits Messier à l’étranger, et d’obtenir les renseignements techniques du monde entier sur les inventions similaires déposées à l’étranger.
Cette société la SIAM = Société d’Inventions Aéronautiques et Mécaniques, ne fut créée qu’après le décès de George Messier par René Lucien Lévy. (50)

01/1931 : George Dowty crée sa société “Aircraft Components Co.” = ACCo à Londres, qui deviendra la société “Aircraft Components Ltd” = ACL en octobre 1932, puis en juillet 1940 la société “Dowty Equipment Ltd” = DEL. (45)

1932 : Création de la Division qui deviendra en 1978 “A.P. Precision Hydraulics” de la société Automotive Products (créée en 1920), pour concevoir et fabriquer des trains d’atterrissage et des équipements hydrauliques en Angleterre sous la marque “British Lockheed”.

12/1932 : CA 1932 de la SFMA = 15 MF (50)

1933 : Création de l’Armée de l’Air. (53)

23/01/1933 : Décès de George Messier des suites d’un accident de cheval à Rambouillet – La direction de la société est reprise par Mme G. Messier-Bonnamy assistée de René Lucien Lévy qui devient Directeur Général et pilote d’essais de la société. (12) (14)

Juin 1933 : SFMA –  Installation de la société au 57 et au 58 rue Fénelon – Montrouge – Seine –
et création de la SIAM (Suisse) – Société d’Inventions Aéronautiques Mécaniques – pour l’exploitation des brevets Messier. (50)

30/08/1933 : Création et début d’exploitation de la compagnie Air France, qui résulte de la fusion des 5 compagnies : Air Union, Farman, CIDNA, Air Orient et l’Aéropostale. (30)

1934 : SFMA  – Capital 800 000 F,  CA environ 30 MF. Licences en Italie à la société SIDA, en Belgique à la société LACEBA.

1935 : Décision gouvernementale de la décentralisation au sud de la Loire des industries aéronautiques, et pour Messier création d’une unité de fabrication à Arudy, qui deviendra en 1937/38 la CMVO – Compagnie Mécanique de la Vallée d’Ossau, au capital de 350 000 F. L’atelier s’étend sur une superficie de 400 m2 et démarre avec un effectif de 4 ouvriers parisiens, effectif qui est porté rapidement à 80 personnes.
De même la CMS est transférée dans un garage situé à Pau, route de Tarbes, et travaille en régie pour la SFMA. (30) (36) (50)

1935 : Parution d’une plaquette de présentation des réalisations Messier

11/08/1936 : Loi sur la nationalisation de la fabrication des matériels de guerre et donc de l’industrie aéronautique impliquée dans les programmes militaires. (53)

Six sociétés nationales de constructions de cellules sont créées :

  • SNCAO – Sté Nationale de Constructions Aéronautiques de l’Ouest qui comprend au 16/01/1937
    .Breguet – usine de Nantes-Bouguenais,
    .Loire-Nieuport – usines de St-Nazaire et d’Issy les Moulineaux.

En 1941, la SNCAO, faute d’activités suffisantes est intégrée dans la SNCASO.

  • SNCAN – Sté Nationale de Constructions Aéronautiques du Nord qui comprend :
    . Potez – Méaulte au 1/04/1937,
    . CAMS – Sartrouville au 1/01/1937,
    . Amiot – Caudebec en Caux au 1/01/1937,
    . ANF-Mureaux – Les Mureaux au 1/03/1937,
    . Bréguet – Le Havre au  10/04/1937.
  • SNCAC – Sté Nationale de Constructions Aéronautiques du Centre qui comprend :
    . Hanriot – Bourges au 21/01/1937,
    . Farman – Boulogne-Billancourt au 1/03/1937.
  • SNCASE – Sté Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est qui comprend :
    . Lioré et Olivier – Argenteuil, Clichy, Villacoublay, Levallois au 20/02/1937,
    . Potez – Berre-Rognac au 1/02/1937,
    . CAMS – Chantiers Aéromaritimes de la Seine – Vitrolles au 1/02/1937,
    . Chantiers Aéronavals Etienne Romano – Cannes au 1/02/1937,
    . SPCA – Société Provençale de Constructions Aéronautiques- Marseille au 1/02/1937.
  • SNCAM – Sté Nationale de Constructions Aéronautiques du Midi qui comprend :
    . Dewoitine – Toulouse au 20/02/1937.

En 1941, la SNCAM, faute d’activités suffisantes est intégrée dans la SNCASE.

La nationalisation est longue à se mettre en place et les crédits insuffisants pour relancer les études et les productions. Ce n’est qu’avec la déclaration de guerre du 3 Septembre 1939 que les constructions aéronautiques deviennent prioritaires sur les autres armements. (53)

Création simultanée de l’OFEMA – Office Français d’Exportation de Matériel Aéronautique qui est chargé de la vente à l’export des avions militaires.

Les sociétés aéronautiques privées chargées de l’étude, de la construction des avions civils et des prototypes continuent d’exercer leurs activités.

4/1937 : Ouverture d’un bureau à Londres “Messier Aviation Engineering Company”, dirigé par Louis Sylvio-Marie Armandias, qui était chez Messier depuis 1934, pour promouvoir les produits Messier. La première retombée est le choix par Bristol de Messier pour équiper son bombardier anglais “Blenheim”.
Pour aller plus loin dans cette démarche, création avec la société Rubery Owen d’une nouvelle société : la Rubery Owen Messier Ltd qui sera chargée du montage et ultérieurement de la fabrication à Warrington des produits Messier. (37)

13/12/1937 : Changement de raison sociale, la SFMA devient la Société “MESSIER” – “Le spécialiste du train d’atterrissage” – 58 rue Fénelon – Montrouge – R.C. Seine 234-598B – Capital : 2 400 000 F.
Messier dispose de 5000 m2 d’ateliers et de bureaux sur un terrain de 8000 m2.
Présidente Mme Yvonne Lévy-Bonnamy, Directeur Général M. René Lucien Lévy. (12) (13) (22) (25) (40) (50)

1937 : Construction du train d’atterrissage, conception Messier, de l’avion anglais HP-57 Halifax (1er vol le 25/10/39) par la Rubery Owen Messier. (12) (37)

Juin 1938 : CA Messier en 1 mois = 3 MF. (50)

1938 : Création de l’usine de Bidos d’une superficie de 6 400 m2 qui emploie environ 200 personnes. Messier produit 25 à 30 trains par mois, et équipe 85% de l’aviation française.
Mise sous contrôle par le Ministère de l’Air de la Société Messier, par le Contrôleur M. Auphand qui est chargé de prendre toutes les dispositions utiles. (12) (15) (30) (36) (44) (50)

1939 : Création par Messier de sa division fonderie d’alliages légers à Arudy dans les Pyrénées Atlantiques sur 2500 m2. (12) (30) (50)

Juin 1939 : CA Messier en 1 mois = 15 MF. (50)

Août 1939 : CA Messier en 1 mois = 17 MF. (50)

Septembre 1939 : CA Messier en 1 mois = 11 MF. (50)

3/09/1939 : Déclaration de la seconde guerre mondiale.

Novembre 1939 : A la demande du Directeur Général Technique et Industriel M. Caquot, installation pour Messier d’une usine souterraine de montage, en 4 mois sur 12 000 m2 de galeries dont 6000 m2 aménagés, prêts à fonctionner, près de Saumur dans les carrières de St-Cyr en Bourg. Au sol un bâtiment en U, simulant une ferme, dissimulait les entrées des carrières. A 5 km au nord, à Varrains, un petit château dénommé “Château des Ifs”, sur une propriété de 4 ha devait être aménagé en bureaux.
Un bâtiment de 1200 m2 fut démonté et remonté à Bidos pour les traitements électrolytiques. (14) (30) (50)

Janvier 1940 : CA Messier en 1 mois = 25 MF.
Le conseil d’Administration est composé de :
– Président : Paul Gravier
– Administrateur Délégué – Directeur Général : René Lucien Lévy
– Administrateurs : Mme René Lévy, Georges Smagghe, Henri Farman, Lucien Noyon. (50)

Février 1940 : Déménagement de Messier, de Montrouge à Saumur, jusqu’en Mai 1940. (5)

Mai 1940 : Dernier mois de sa production, Messier livre le 520ème train d’atterrissage. Les effectifs sont alors de 2 000 personnes. CA Messier en 1 mois = 40 MF. (10) (12) (22) (50)

Juin 1940 : La signature de l’armistice avec les allemands prévoit que les avions et le matériel leur soit livré, l’arrêt de toute construction aéronautique, l’interdiction de vol pour les avions civils et militaires, et le contrôle des aérodromes. L’industrie aéronautique française est démantelée par l’occupant et elle perd ses machines-outils modernes, ses stocks de matières premières, tandis qu’une partie de son personnel est déportée pour faits de résistance, ou requise par le Service de Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. (53)
L’accord signé le 28/07/1941 par le général de brigade aérienne Jean-Marie Bergeret, secrétaire d’état à l’air, avec l’occupant permet néanmoins la relance de la construction aéronautique à la condition de fournir des avions et des moteurs aux allemands ! Il avait déjà obtenu que les avions ne soient pas livrés aux allemands en juin 1940, en faisant valoir que les équipages risquaient fort de les saboter si l’ordre était donné de les livrer, l’Allemagne renonça donc à se les faire livrer contre l’engagement que la France ne dirigerait pas ses avions vers l’Angleterre. (55)

11/06/1940 : Repli de la société Messier à Saumur sur ordre des Autorités. (5) (50)

15/06/1940 : Fermeture de l’usine de Bidos qui emploie environ 500 personnes. L’usine est transformée en garage par les allemands. (7) (36)

21/06/1940 : Devant l’avance allemande, abandon de Saumur, et exode à Bidos d’environ 600 personnes qui suivent la Direction Messier.
Le centre d’études Messier est transféré à la “Compagnie Mécanique de la Vallée d’Ossau” = CMVO – à Jurançon, près de Pau, Pyrénées-Atlantiques.
Pendant l’occupation on y étudie des pompes hydrauliques, des distributeurs, et des trains d’atterrissage pour avions jusqu’à 70 t.

  • Création de la “Compagnie Industrielle de Matériel d’Aviation” = CIMAV – Bureaux : 97 Bd Arago – Paris 14è – Tél.GOBelins 24-19.
    Les actionnaires sont la Société Messier = 25%, représentée par G. Smagghe, la Société CAPRA = 24% représentée par M. Chassagny, le Groupe Tulane = 51% représenté par Mme Kleinknecht (49%) et Marcel Riffard (2%).
  • Transfert du siège social à la CMVO à Pau. (6) (36) (50)

10/1940 : Mme Louis Messier, mère de G. Messier, est nommée Présidente de la société Messier, mais la société est mise sous tutelle et dirigée par l’Administration des Domaines. Le Ministère de l’Air fait nommer M. Lecoeuvre, Inspecteur Général de l’Aéronautique, Administrateur provisoire de la société Messier qui est considérée comme étant privée de ses dirigeants. (22) (43)

Octobre 1942 : R. Lucien (Lévy) rejoint les Forces Françaises Libres à Londres où il s’engage début 1943. (12)

Juin 1944 : R. Lucien participe au débarquement en Normandie, est officier de liaison auprès des troupes britanniques à Caen, poursuit la guerre jusqu’à Bruxelles.
M. Maîtrepierre est nommé Président de la société Messier pendant que le “Capitaine René Lucien” termine sa mission. (43)

Janvier 1945 : Une usine de la Société Aérocentre (SNCAC) réalise l’étude et la fabrication des amortisseurs et des roues à freins pour les avions JU-52 construits en série.

Janvier 1946 : un Département pour l’étude, le développement et la fabrication des trains d’atterrissage des avions français est constitué.

 Juin 1947: l’activité de la SAMM dans cette spécialité passe sous le contrôle d’Aérocentre. (48)

8/05/1945 : Fin de la seconde guerre mondiale. Pendant la durée de la guerre, la construction aéronautique française a été, malgré quelques recherches clandestines, absente de l’évolution technique et industrielle. (53)

Juillet 1945 : Reprise de l’activité de l’usine de Montrouge – 58 rue Fénelon – Tél. ALEsia 22-36 . Reconstitution des équipes et reconstruction des locaux. Les effectifs sont de 250 personnes dont moins de 100 des équipes d’avant-guerre, le Bureau d’études repart avec un noyau de 10 personnes. (12)

28/08/1945 : Création de la SNECMA (Société Nationale d’Etude et de Construction de Moteurs d’Aviation, par nationalisation de la société Gnome et Rhône, dont l’origine remonte à 1895, à la suite de l’Ordonnance du 29/05/1945. Marcel Weill est nommé PDG le 29/08/1945. Fin 1946, les effectifs s’élèvent à 16 000 personnes.

Septembre 1945 : réouverture de l’usine de Bidos et

  • démarrage de l’activité fonderie d’Arudy, et du Siège Social à Paris : 6 Avenue R. Poincaré – Paris 16è. Tél.KLE-93-64. Le capital est porté à 4,8 MF.
  • création de la Division Messier Auto-Industrie.

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