09 – Chronologie du train d’atterrissage et de l’aviation (1969 à 1971)

– 9/01/1969 : Pour la première fois au monde, un avion réalise en service régulier un atterrissage tout temps.
Il s’agit de la Caravelle III d’Air Inter, pilotée par Albert Dubreuil, qui se pose à Orly automatiquement dans des conditions météo particulièrement difficiles (20 m de plafond et 200 m de visibilité horizontale). (77)

– 9/02/1969 : Premier vol du Boeing 747, après sa certification le 31/12/1968, premier très gros porteur, qui va démocratiser et permettre l’expansion du transport aérien. Le poste de pilotage est au dessus de la cabine passagers, le train d’atterrissage multiple de conception Boeing, répartit la charge sur la piste. Il y a un atterrisseur auxiliaire avant, et 4 atterrisseurs principaux à bogie : 2 de fuselage, et 2 de voilure.

– 2/03/1969 : Premier vol du Harrier (GB), premier avion à réaction à décollage et atterrissage vertical.

– 2/03/1969 : Premier vol de 27 minutes, à Toulouse-Blagnac de l’avion de transport civil supersonique franco-anglais Concorde 001, piloté par André Turcat et J. Guignard. Il sera suivi le 9/4/1969 à Bristol-Filton par le 1er vol du Concorde 002 anglais,
Messier fournit le train d’atterrissage complet, l’atterrisseur avant, à commande d’orientation électrohydraulique (la première), et le train principal mesurent environ 4 m de haut. L’atterrisseur principal possède un dispositif de rétraction à verrouillage par alignement pour raccourcir la jambe en position train haut. Un patin (puis une roulette) arrière protège la pointe arrière de l’appareil lors des configurations très cabrées à l’atterrissage possibles avec la voilure delta. (18)

9-01 – Concorde

Roulette arrière             Atterrisseur principal                                  Atterrisseur avant
9-02 – Schémas des atterrisseurs

– 17/03/1969 : Premier vol de l’hélicoptère SA-315 B “Lama”, qui est un véritable “héligrue”. Il peut atterrir à l’altitude de 6000 m et atteindre 7000 m en vol, il est capable de soulever son propre poids 1 tonne. En version allégée il bat le record du monde d’altitude avec 12 442 m au dessus de l’aérodrome d’Istres le 21/06/1972. Ce record tient toujours 30 années plus tard ! (77)

– 20/03/1969 : Premier vol du Mirage F1-02 monoréacteur Snecma Atar 9 K 31, à Istres piloté par Jean-Marie Saget, et atteint Mach 1,15. Le 23/04/1969, Jean Goureau devenu chef pilote Dassault atteint Mach 2,12 lors du 15ème vol. (78)

– 29/03/1969 : Premier vol du “Jaguar A-03”, version appui tactique monoplace, suivi le 27/5/1969 par le
“Jaguar A-04” qui sert aux essais de l’armement.

9-03 – Jaguar-A monoplace

– 5/05/1969 : Dassault étudie un prototype Mini-Falcon, pour le transport de 4 à 7 passagers, à la demande de la Pan Am et de l’Armée de l’Air. Garret Corp. Lance l’étude d’un réacteur TFE 731 adapté aux performances du Mini-Falcon, qui réduit la consommation de 50% au décollage et de 33% en croisière.
Le 31/12/1969, un an avant le premier vol Pan Am commande 40 appareils avec une option sur 120 autres. (78)

– 24/05/1969 : Premier vol du Mirage III R n°344 rebaptisé “Milan”, équipé de moustaches rétractables. (78)

9-04 – Mirage « Milan »

– 29/05/1969 : Lancement officiel, en plein Salon du Bourget, par le Ministre des Transports Français Jean Chamant et le Ministre de l’Economie de la RFA Karl Schiller, du programme Airbus A-300B, issu des projets franco-britanniques Galion et HBN-100, prévu pour le transport de 250 passagers sur 2500 km.
Peu après, Messier remporte la compétition pour le train d’atterrissage, principalement face à Hispano-Suiza. Messier retient Dowty comme coopérant pour les études et la production de l’atterrisseur principal, ainsi que Liebherr Aerotechnik pour la production de l’atterrisseur avant.
La Grande-Bretagne se retire du programme Airbus, en conséquence, Dowty se retire de la coopération sur l’atterrisseur principal A-300B. Hispano-Suiza gagne le contrat pour les roues et freins (acier) et l’anti-skid, Messier obtient le contrat pour le système de séquence hydromécanique train-trappes.
Air-France annonce la première intention de commande au Salon du Bourget.

– 10/07/1969 : Le nombre d’exemplaires de l’Alpha-Jet, avion pour l’entraînement de l’Armée de l’Air et de la Luftwaffe, est évalué à 400, 200 pour chaque pays.
Le 17/10/1969 Breguet-Dassault met sur pied une équipe mixte dirigée par Jean Rouault (Dassault) et Pierre Lasala (Breguet). Le programme Jaguar nécessitant toute l’attention de Dassault, Pierre Lasala, qui avait initié le programme chez Breguet, reste le seul responsable. (78)

– 20/07/1969 : Premier atterrissage sur la lune par un engin piloté, le LEM = Module Lunaire “Eagle”- par Neil Armstrong et Edwin (Buzz) Aldrin, qui effectuent leurs premiers pas le 21/7 sur la “Mer de Tranquillité” ; suivi d’un décollage pour rejoindre Apollo 11 et Michael Collins resté à bord. Amortisseur du LEM “monocoup” entièrement métallique. (18) (28) (33)

9-05 – Neil Armstrong
9-06 – Le module lunaire « LEM »

– 18/09/1969 : Premier vol du Mirage F1-03 équipé du réacteur Snecma Atar 9 K 50. (78)

– 1/10/1969 : Lors de son 45è vol, le Concorde 001 passe pour la première fois la vitesse du son, Mach 1, à 11 000 m.

– 8/11/1969 : Les pilotes de quatre compagnies aériennes clientes éventuelles du Concorde volent sur le proto 001 à Toulouse (Pan-Am, BOAC, TWA et Air-France).
-??/??/1969 : Premier vol à Melun-Villaroche du “Jaguar M-05” piloté par Jacques Jesberger. C’est la version marine monoplace du Jaguar, qui effectue ses essais d’appontage et de catapultage sur terre à Bedford au printemps 1970. Les premiers essais en mer sur le “Clemenceau” se déroulent du 8 au 13/07/1970, et révèlent les insuffisances de l’avion: sous-motorisation en cas de panne de réacteur lors de l’appontage, nécessité de renforcer la catapulte et le pont des porte-avions. Le programme est abandonné en janvier 1973. (78)

9-07 – Jaguar Marin

– 1970 : Homologation du frein carbone Messier “Carbo-compact”; essais sur avion Mirage F1 en 1971. (7)

– 4/1970 : Essais de fatigue de l’atterrisseur avant du Concorde terminés avec succès, qui ont permis de simuler 120 000 décollages et atterrissages, et rend ainsi l’atterrisseur certifiable pour une durée de vie en utilisation de 24 000 vols.

– 29/05/1970 : Premier vol du Mirage “Milan”, piloté par Guy Mitaux-Maurouard à Melun-Villaroche. Cet appareil est dérivé du Mirage III-R n°589 auquel on a ajouté des moustaches rétractables, et est doté d’un réacteur Atar 9 K 50 de 7200 kgp, et d’un système d’armes basé sur celui du Jaguar. (78)

– 17/06/1970 : Premier vol du Mirage F1-04, équipé de toute l’électronique de bord prévue pour la série. (78)

– 16/07/1970 : Premier vol du biréacteur d’affaires SN-600 “Corvette”.

9-08 – SN-600 « Corvette »

– 23/07/1970 : Les gouvernements français et allemand lancent la phase de définition de l’Alpha-Jet et décident la fabrication de 4 prototypes, et de 2 cellules d’essais. Le Délégué Ministériel pour l’Armement informe le groupe Breguet-Dassault que l’Alpha-Jet est retenu comme maître d’oeuvre par les ministères de la Défense Français et Allemands, Dornier intervient comme coopérant industriel. Le moteur adopté est le Snecma-Turboméca Larzac 04 de 1350 kg de poussée. (78)

– 29/08/1970 : Premier vol du triréacteur Douglas DC-10-10

9-09 – McDonnell Douglas DC-10-10

– 2/10/1970 : Accélération-arrêt réussi à la masse de 150 tonnes par le Concorde.

– 20 ou 29/10/1970 : Premier vol de la “Caravelle 12”, version allongée de la “Caravelle”. (77)

– 4/11/1970 : André Turcat sur le Concorde 001 franchit Mach 2 pour la première fois au cours du 102ème vol d’essai.

– 16/11/1970 : Premier vol du triréacteur Lockheed L-1011.

9-10 – Lockheed 1011 « Tristar »

– 1/12/1970 : Premier vol à Bordeaux-Mérignac du Falcon 10, piloté par Hervé Leprince-Ringuet et Jean Coureau. Il est équipé provisoirement des réacteurs General Electric CJ 610, et c’est le plus petit des avions d’affaires de Dassault. Les essais en vol montrent que l’appareil a des performances plus proches d’un avion de chasse que d’un avion civil. La voilure d’origine doit être modifiée pour améliorer la stabilité à grande vitesse. Quand l’appareil revole en Mai 1971, les problèmes ont disparu, le Falcon 10 est devenu le plus rapide des avions d’affaires. (78)

9-11 – Falcon 10

– 18/12/1970 : Assemblée constitutive du GIE Airbus-Industrie constituée par l’Aérospatiale et MBB. Elle désigne Franz Joseph Strauss comme président du conseil de surveillance, Henri Ziegler comme administrateur gérant, Roger Béteille comme directeur général et Félix Kracht comme directeur technique adjoint.
Le gouvernement britannique refuse son aide le 4/12/1970, au programme Airbus mais laisse la société Hawker-Siddeley y participer à titre privé, tout en ne donnant pas suite à son projet concurrent BAC-311. (77)
La définition de base de l’Airbus A-300 B1 se précise. A la masse de 132 tonnes, avec deux réacteurs General Electric CF6-50A, il peut transporter 260 passagers sur 2200 km.

– 28/12/1970 : Les Pays-Bas (Fokker-VFW) rentrent dans le consortium Airbus-Industrie.

– 1971 : Début du calcul par éléments finis, pour le calcul des contraintes et des déformations, recoupées ensuite avec les essais et mesures en laboratoire sur éprouvettes réelles. Première application sur le caisson principal d’Airbus en 1973, au niveau de l’axe d’articulation pour vérifier les concentrations de contraintes. (61)

– 20/01/1971 : Signature de l’accord entre General Electric, Snecma et MTU pour la production en Europe du moteur d’Airbus CF6-50. La Snecma assure le montage final et participe à hauteur de 27% aux fabrications.

– 26/03/1971 : Premier vol du bi-turbopropulseur léger CASA C-212, de transport de troupes, patrouille maritime, qui possède un train fixe tricycle CASA.

9-12 – CASA C-212 « Aviocar »

– 4/04/1971 : Le prototype Mercure 01 sort de l’usine de Mérignac dirigée par Jacques Estèbe. (78)

– 8/05/1971 : Premier vol à Istres du Mirage G8-01 (ex Mirage G4-01 biplace), piloté par Jean-Marie Saget. Le 13/05/1971 à son 4è vol, il atteint Mach 2,03 avec ses ailes repliées à 70°. Il se pose à 219 km/h, démontrant ainsi l’écart de vitesse que permet une aile à flèche variable, associée à des dispositifs hypersustentateurs très développés par rapport à l’aile delta.

 

9-13 – Mirage G8 Biplace
9-14 – Atterrisseur avant
9-15 – Atterrisseur principal
9-16 – Atterrisseur principal

Le 2ème prototype Mirage G4-02 est transformé en monoplace et devient le Mirage G8-02. Il est équipé de réacteurs Snecma Atar 9 K 50, et reçoit un système d’armes simplifié, celui du Mirage F1, et du système de navigation du Mirage Milan. (78)

– 28/05/1971 : Premier vol à Mérignac du prototype de l’avion de transport civil court-courrier “Mercure 01” développé par Dassault. Il est piloté par Jean Coureau, Jérôme Résal et Gérard Joyeuse.
Quatre jours plus tard, le 2/06/1971, le Mercure 01 arrive au Salon du Bourget pour son 6ème vol.
Cet appareil est équipé d’un train d’atterrissage et de roues et freins Messier. L’atterrisseur avant est du type direct, à contrefiche briseuse à double alignement. L’atterrisseur principal est à balancier, pouvant se monter indifféremment à droite et à gauche, et présente en outre la particularité de se désolidariser automatiquement de son axe d’articulation dans le cas d’atterrissages anormalement durs, afin d’éviter la détérioration des réservoirs à carburant incorporés dans la voilure.
Début 1972, Air Inter en commande 10 exemplaires, ce furent les seuls. Malgré l’intérêt accordé par plusieurs compagnies aériennes, le programme ne démarre pas. Le Mercure est victime du choc pétrolier, des dévaluations du dollar, d’une inflation en Europe plus forte qu’aux Etats-Unis, ce qui favorise Boeing et Douglas. Et surtout ses moteurs Pratt & Whitney sont de conception ancienne, bruyants et consomment trop.
Cet avion a été certifié le 30/09/1974 aux conditions d’atterrissage catégorie III A “tout temps”. (78)

9-17 – Mercure Air Inter
9-18 – Atterrisseur avant
9-19 – Atterrisseur principal

– 06/1971 : L’Armée de l’Air se dit intéressée par un Mirage F1 remotorisé, pour des missions d’attaque au sol, avec un réacteur double flux Snecma Atar 9 K 53 alors à l’étude et qui deviendra ensuite le M-53. (78)

– 10/1971 : Premier vol du Falcon 10-02 remotorisé avec des réacteurs Garrett 731-2. Alors que les essais du Falcon 10-01 se déroulent sans problèmes, le 31/10/1972, des mouvements transversaux entraînent une rupture structurale et la perte de l’avion, causant la mort de l’équipage composé d’Alain Trétout et Jacques Ladeux. Le programme n’est pas remis en cause, mais la certification est retardée jusqu’en septembre 1973. (78)

9-20 – Falcon 10-02

– 9/11/1971 : Air-France annonce la première commande Airbus : 6 fermes et 10 options pour la version Airbus A-300B2 de 137 t et 269 passagers sur un rayon d’action de 2600 km et la version A-300B4 de 150 t sur 3900 km.

– 7/12/1971 : Le Gouvernement Français approuve l’accord signé entre les motoristes SNECMA et General Electric pour le développement du réacteur de 10 tonnes de poussée, le CFM-56, devant équiper les avions de la nouvelle génération. (77)

– 23/12/1971 : L’Espagne entre pour 4,22% dans le consortium Airbus-Industrie.

– 30/12/1971 : Première livraison, par l’usine de Bidos, du train prototype B001, bon pour roulage (habillage non finalisé), de l’Airbus A-300B1. (51)

– 12/1971 : Premier frein carbone de Dunlop sur le Concorde.

Suite

Établi par GLEMAREC M. – le 18/03/2006, mise à jour le 14/07/2007

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